Le succès d’une thérapie familiale repose avant tout sur une volonté partagée des différents membres de la famille de participer, chacun à son niveau, à l’élaboration du travail. Il ne s’agit en aucun cas de désigner l’un ou l’autre des membres comme coupable des difficultés mais de bâtir un projet où chaque individu puisse trouver sa place et s’épanouir. La plupart du temps la démarche sera initiée par un ou deux membres de la famille. Ce point n’est pas handicapant en soit pour la mise en place de ce type de thérapie: il est naturel que la demande ne soit pas partagée par l’ensemble des membres au début.
En revanche il est essentiel de comprendre que l’objectif premier d’une thérapie familiale est de travailler sur la place de chacun dans la famille, et dans les interactions. Il peut s’agir de réassigner les rôles lorsque les parents ont peu à peu perdu leur place motrice dans la cellule familiale, mais aussi faire comprendre à chacun les attentes et besoins des différents membres de la famille.
Les équilibres sont souvent très fragiles dans un système familial. Selon les personnalités mais aussi le vécu individuel et collectif, les places ne s’assignent pas de manière automatique. Si un membre de la famille participent aux séances sans parler dans un premier temps, cela ne signifie pas pour autant que la séance aura été contre productive. Cela permet même souvent d’en apprendre beaucoup sur le fonctionnement en place. Il est donc très important que chaque membre comprenne à la fois qu’il a toute sa place au sein des séances, que sa participation sera toujours la bienvenue, mais que son rythme d’élaboration et de cheminement personnel sera aussi respecté. Il n’est d’ailleurs par rare de constater après quelques séances que les membres les plus réticents au départ deviennent réellement proactives dans le travail une fois les règles et les objectifs bien posées.