Cet article s’intéresse aux mécanismes de perversion au féminin. Tandis que le spectre du pervers narcissique est au coeur de très nombreux échanges, on oublie bien souvent que ce dernier n’est pas invariable en genre. Si l’image de l’homme pervers est bien ancrée dans les esprits, la femme manipulatrice est capable de dégâts tout aussi destructeurs.

La peur de l’abandon est un phénomène qu’on retrouve de façon plus au moins marquée chez l’être humain.

Ne vous est-il jamais arrivé de vous sentir profondément seul au point d’avoir le sentiment d’être au bord d’un précipice et qu’au fond de celui-ci il n’y a que néant… Ce type de ressenti est souvent le témoin que vous n’arrivez pas à exister par vous même et que le seul moyen que vous trouvez pour combler ce vide intérieur est de vous raccrocher à l’autre, à un autre, comme à un rocher. Cet autre est alors considéré comme identique à soi et devient essentiel à votre quotidien, jusque parfois à sembler indispensable à votre survie.

Vous conviendrez que ce fonctionnement n’est pas sans poser quelques problèmes. Le premier d’entre eux étant bien entendu que cette sensation de survie liée aux agissements de l’autre vous place dans une grande vulnérabilité et dans un état émotionnel plus qu’incertain.

Qu’est ce que la peur de l’abandon?

Pour illustrer ce propos  voici deux situations qui vous permettront d’observer deux cas fréquent où la peur de l’abandon s’observe fréquemment: les relations amoureuses et les relations amicales.

« Martine a une telle angoisse d’être abandonnée qu’à chaque fois qu’elle rentre en relation avec quelqu’un, elle a tendance à se fondre entièrement dans l’autre. Autrement dit, elle s’adapte entièrement aux attentes de l’autre par peur d’être rejetée par celui-ci. Lorsque l’autre est moins disponible Martine se sent perdue, très seule et elle est incapable de vivre pour et par elle-même. Cet attachement physique et émotionnel à l’autre ne permet pas à Martine de construire ou d’affirmer sa personnalité. Si l’autre est amené à disparaître, tout s’écroule pour Martine, elle ne sait pas qui elle est, ni ce qu’elle aime et elle se retrouve face à un profond vide intérieur. »

« Roland a tendance dans la relation amicale à être très exclusif. Son discours est très fréquemment tourné vers ses difficultés, ainsi en se mettant dans une position de victime il attire toute l’attention de son interlocuteur. Depuis quelques mois Roland a un passe temps auquel il consacre beaucoup d’énergie et de moyens: celui d’obtenir le plus de photos possibles avec des célébrités. Il adore pouvoir approcher les personnalités et conserver une trace de ce moment sur son téléphone. Par ailleurs Roland vit très mal dès que l’un de ses amis se rapprochent d’autres personnes et répond moins à ses sollicitations. Il a peur d’être moins intéressant, que son ami finisse par ne plus penser à lui et qu’il l’abandonne. Ce type de situation peut littéralement le rendre malade et qu’il ne cesse d’y penser. Ici Roland a une telle peur d’être abandonné qu’il en devient jaloux et possessif vis à vis de ses amis. Il n’a pas conscience que sa peur le fige dans une relation toxique par nature. Pour lui, ce sont les autres qui sont dangereux alors que le danger réside dans les mécanismes qu’il met en place. Il a besoin d’être reconnu et considéré afin d’être rassuré sur ses propres valeurs. Dans cette situation, on observe à nouveau les méfaits de la peur de l’abandon. »

 

Mais d’où vient cette peur ?

La peur de l’abandon est souvent le fruit de traumatismes passés, tout particulièrement durant les premières années. Durant sa construction un enfant est vulnérable car il n’a pas encore d’assise psychique. Ainsi l’absence brutale d’une personne chère (les imagos parentaux) ou l’incapacité d’un parent à investir son enfant entraine un profond manque qui va fragiliser le sentiment d’exister. Inconsciemment l’enfant se sent responsable de cet abandon car il a le sentiment d’avoir échoué à se faire aimer de ses parents. Alors dans son inconscient s’inscrit l’idée qu’il n’est pas en capacité de se faire aimer ce qui le conduit à l’âge adulte à être toujours dans la crainte de perdre l’amour ou l’amitié de l’autre. Les parcours de vie individuels peuvent également faire évoluer positivement ou négativement la prégnance de cette peur de l’abandon. Ainsi en cas de désillusions répétées, certains individus vont développer cette peur de l’abandon alors même que la structure psychique construite durant l’enfance ne le laissait pas présager.

Comment peut on pallier à la peur de l’abandon?

Il important de pouvoir reconnaître ce “manque” pour que celui ci puisse se transformer en “demande”. Ainsi lorsque le manque est reconnu et exprimé, l’individu peut se représenter ce qui est absent et ainsi créer une présence à venir. Il va falloir qu’il prenne conscience que l’autre n’est qu’un objet de remplissage qui fait office de leurre mais que la vraie demande, elle, ne reçoit ni validation ni réponse. Pour se libérer de cette dépendance, il va falloir renoncer à la jouissance de l’objet substantiel afin de pouvoir se centrer sur l’essentiel à savoir « Soi ».

Guérir de l’abandon signifie « être libre de toute forme de dépendance, d’être capable de voir la réalité dans sa globalité et d’en désigner la vérité » (Saverio Tomasella). Autrement dit, « « je désire, je pense, je suis ». C’est à dire être capable de vivre ses élans désirants, d’élaborer une pensée personnelle et de s’exprimer par une parole libre, qui précède et explicite ses choix d’action ou d’engagement » (Saverio Tomasella).    

 

Bibliographie :

  1. Tomasella, Le sentiment d’abandon, se libérer du passé pour exister par soi même. Paris, Eyrolles, 2010

Aujourd’hui est lancé une campagne nationale contre le viol conjugal. Les cas de violence ou d’ agression sexuelle au sein du couple sont depuis toujours très difficilement surmontées par les victimes. Il s’agit d’actes particulièrement traumatisants. Près de 30% des viols déclarés sont perpétrés par le conjoint, 1 femme sur 5 subissant ce type d’agressions tente de mettre fin à ses jours… Les chiffres du viol conjugal sont des révélateurs d’une des manifestations les plus violente de difficultés au sein du couple. Des mécanismes ambivalents très puissants sont à l’oeuvre et tendent à confiner la victime dans un sentiment de culpabilité et de dépendance face à l’emprise du compagnon. Dans ce cadre relationnel particulièrement tendu le bien fondé des thérapies de couple peut être questionné.

Quel role joue le psychologue dans la problématique du viol conjugal?

Le psychologue intervient à trois niveaux. Tout d’abord il permet à la victime de s’exprimer, de comprendre les mécanismes à l’oeuvre et d’entamer un travail de reconstruction.
Le psychologue intervient également auprès du conjoint violent, soit dans le cadre d’injonctions de soin, soit sur sa propre initiative.
Enfin la dynamique de violence peut être entreprise dans le cadre plus spécifique d’une thérapie de couple. (dans la continuité des thérapies de couple du cabinet de psychologie)

Lorsque des difficultés apparaissent au sein du couple, il n’est pas rare que l’un des conjoints souhaite entreprendre des actions pour améliorer le climat entre les partenaies. Pour cela une thérapie de couple est particulièrement adaptée. C’est dans cette optique que le cabinet de psychologie a mis en place des prestations de thérapies de couples sur Fréjus, Saint-Raphael et alentours. (ensemble des informations pratiques sur le site du cabinet).

Au fil de ma pratique de psychologue et des différentes demandes de suivi de couple qu’il m’a été donné de traiter, j’ai notamment pris la mesure d’une situation de fait: il est fréquent que la demande n’émane que d’un seul partenaire et que l’autre soit réticent.

A partir de là des questions récurentes : peut on entreprendre une thérapie de couple lorsqu’un seul des conjoints semble enclin à effectuer la démarche ? Doit on convaincre sa compagne ou son compagnon à venir en thérapie? Peut on entreprendre une travail si l’autre conjoint ne vient pas aux séances?

Je souhaite reprendre ici ces différents points afin que vous puissiez mieux appréhender le d?but d’un travail sur votre couple.

Mon conjoint ne souhaite pas entreprendre de thérapie de couple: que faire? Peut on entreprendre seul une thérapie de couple ?

La réponse à cette question semble aller de soi, pourtant elle n’est pas aussi évidente qu’il n’y parait. La demande qu’une femme de Roquebrune sur Argens m’a adressée en est un exemple intéressant. Elle m’indiquait que son couple était sujet à des difficultés depuis plusieurs années et qu’elle souhaitait entreprendre un travail sur son couple car elle ne supportait plus la situation présente. Son mari n’était pas au courant de sa démarche et elle craignait de lui en parler: peur de sa réaction, peur qu’il refuse de venir, peur de ne pas réussir à le convaincre… Aussi me demandait elle s’il était possible d’entreprendre seule une thérapie de couple?

Pour bien répondre il convient de revenir aux fondements de la thérapie de couple et à la façon dont je l’applique au sein du cabinet de Fréjus Saint Raphael. L’objectif poursuivi est triple: renouer/appaiser le dialogue, faire comprendre à chacun des conjoints les mécanismes et les responsabilités qui ont conduit aux difficultés présentes, engager un travail visant à trouver des solutions pour sortir de la crise. A ce titre une thérapie de couple au sens strict du terme ne peut être entreprise que sur la base d’une participation conjointe des deux membres du couple.

Néanmoins une partie importante du travail entrepris en thérapie de couple est basée sur la compréhension des mécanismes et des réactions de chacun des individus: en effet les interactions qui s’effectuent au sein du couple sont souvent des extrapolations de réactions sociales quotidiennes. De ce fait une des priorités du travail est d’engager chez chacun des conjoints des changements, notamment dans le but d’appréhender différemment des situations devenant conflictuelles. Dans ma pratique des thérapies de couple, je ne m’interdit d’ailleurs pas d’intégrer au sein du suivi une ou deux séances individuelles afin de pouvoir mieux cerner les difficultés, le ressenti et l’histoire de l’un ou de chacun des partenaires.

Si un seul conjoint souhaite entreprendre un travail, c’est tout à fait possible, au sein d’une thérapie individuelle orientée sur la problématique du couple. Il s’agit d’un travail visant à exprimer les difficultés ressenties au sein du couple, à comprendre au travers de l’histoire individuelle quels sont les mécanismes qui ont poussé à aimer l’homme ou la femme avec qui se déroule la situation de crise actuelle et quels engrenages ont pu mener à cette crise. Le troisième temps que je préconise lors de ces séances de travail est celui du changement: soit par un travail sur l’appréhension des situations afin d’aider la personne à mieux vivre sa relation, soit si la personne décide de la rupture du couple par un accompagnement dans cette période.

Doit on convaincre son conjoint d’entreprendre une thérapie de couple ?

Une thérapie de couple est un travail dont l’objectif est de resserer les liens entre les partenaires. Il s’agit d’un réel travail sur les interactions entre les conjoints qui demande du temps. De plus les efforts entrepris lors des séances n’ont d’utilité que s’ils s’accompagnent d’une réelle volonté d’application aux scènes de la vie quotidienne. Aussi il ne semble pas pertinent de contraindre un conjoint à venir en séance car les résultats sont plus incertains. Néanmoins, un couple est avant tout un lieu d’interactions au sein duquel chaque partenaire doit trouver un équilibre.

De ce fait, et bien que chaque situation soit unique, il est possible d’envisager le schéma suivant:

– exprimer à son conjoint la volonté d’entreprendre un travail avec un psychologue en thérapie de couple.

– expliquer que ce travail est destiné à améliorer le climat de la relation entre les partenaires et qu’il est ainsi bénéfique à CHACUN des individus. Il peut notamment être important de ne pas présenter cette thérapie comme le résultat de l’échec du couple, et encore moins comme la conséquence des manquements du partenaire. Une thérapie de couple n’est pas un espace de jugement mais un lieu de travail pour améliorer les situations

– demander à ce que le conjoint se joigne à vous, au moins lors de la première séance, afin qu’il puisse se rendre compte de la démarche entreprise et décider en connaissance de cause s’il souhaite entamer le travail.

Même si le partenaire est réticent, il ne faut pas penser qu’une thérapie de couple est a priori vouée à l’échec car une fois ce premier mécanisme de défense franchi, un travail peut parfaitement être entamé. Si le conjoint ne souhaite finalement pas entreprendre de thérapie de couple, un travail individuel centré sur la problématique du couple est toujours favorable à mieux comprendre les mécanismes de la relation actuelle et à se positionner par rapport à cette dernière.

Si vous souhaitez entreprendre une thérapie de couple sur Fréjus, Saint Raphael ou aux alentours, le cabinet de psychologie vous propose des suivis adaptés. Veuillez prendre rendez vous pour une première consultation (coordonnées complète sur le site du cabinet)